Plus c'est haut plus c'est beau!
Ça fait un petit bout de temps que l'on ne vous donne pas de nouvelles. On s'en excuse. Nous étions perdu dans les hauts plateaux du nord de l'Argentine.
A Rodeo nos apprenons par mail que Sylvain et Emanuela ne sont pas très loin. Nous repartons tranquillement, on s'arrête à plusieurs reprises quelques jours afin de se retrouver. Nous passons dans de petits villages aux maisons en adobe. On s'approche du nord du pays c'est plus pauvre. Peu de touristes traversent ces régions. Nous faisons l'attraction des villages.
A Chilecito alors que nous allions faire des courses on se trouve nez à nez avec Sylvain et Emanuela. Qu'elle surprise! On passe un long moment sur une terrasse à boire des bières et se raconter nos aventures.
On repart à 4.
On emprunte les petites routes plus difficiles mais plus jolies. Nous sommes seuls dans de magnifiques paysages.
Arrivé à Tinogasta on tombe par hasard sur Fanche, une française qui nous invite à planter notre tente dans son jardin. Fanche, Pierric et Julie leur fille sont ici en congé sabbatique pour retaper une maison. On pensait faire une nuit et finalement on se sent tellement bien que l'on reste 3 jours avec eux. On se fait de bonnes bouffes et partons faire des tours à cheval dans le campo avec Dario un de leur ami. On échangerait bien nos montures...
Nous étudions la carte. Une route monte dans l'altiplanol'altiplano à près de 4000m d'altitude. Ce n'est pas vraiment la route que les cyclistes prennent mais en ce renseignant ce serait possible de la faire. Il n'en fallait pas plus aux garçons pour vouloir se lancer là haut. Et nous les filles!? On suit...
Nous mettons 6 jours depuis Belen pour atteindre le village de AntofogastaAntofogasta de la Sierra. Plus on monte plus c'est beau! Nous sommes sur une autre planète. Les paysages sont splendides. Volcans noirs, rouges, dunes de sable, montagnes roses, oranges...serait-ce l'altitude qui nous fait halluciner?
On croise nos premières vigognes.
Le 5ème jour nous passons 2 cols à 4000m. Chacun son rythme nous pédalons doucement pour ne pas s'essouffler, une joue gonflée par les feuilles de coca que nous mastiquons pour éviter le mal d'altitude.
Cela n'empêche pas Bapt d'aller courir et de s'éclater dans ce décore.
Antofogasta charmant village au milieu de 200 volcans. Les habitants sont d'une grande gentillesse. Durant les 3 jours que nous restons ils nous aident à préparer la suite de notre traversée.
D'ici la route devient difficile. Peu de voitures passent. Il y a rien sur 200km et on ne fait pas plus de 40 km par jour. Nous savons que la police doit faire un échange de patrouille avec un poste. On leur demande de nous laisser des bouteilles d'eau le long du trajet. On est chargé comme des mules de nourriture et d'eau.
Le pain pour la traversée.
La piste est sablonneuse, on doit souvent pousser nos vélos et ça n'arrête pas de monter. Les paysages sont à la hauteur de nos efforts. Salares, montagnes, lagunes,...
Nous finissons par arriver au petit village minier de salar de posito. Les gens du village se mobilisent pour nous trouver un endroit où dormir. On finit dans l'infirmerie dans des lits d'hôpitaux. Le soir c'est bonne bière, viande panée, frites et oeuf au plat. On s'empiffre on en avait bien besoin.
On ne peut pas rester dans l'infirmerie se reposer quelques jours. On refait le plein de provisions et nous enchaînons par le paso sico pour rejoindre le Chili.
8 jours de traversée. Les cols se succèdent. Toujours aussi beau. Nous ferons en tout 8 cols à plus de 4000 m le plus haut à 4500m. Les garçons s'arrêtent un jour à 13h00 pour faire un sommet à 5400m que vous nous voyez admirer.
Les nuits sont froides. Réveil à -15 C. Tout a gelé (sauf nous heureusement). Une couche de givre recouvre nos sacs de couchage. Nous attendons les premiers rayons de soleil pour sortir de la tente. Nous dormons de 10 à 12 h par nuit. Nous en avons bien besoin.
Notre réchaud ne fonctionne pas bien avec le froid et l'altitude on préfère se cuisiner au feu. Et ça nous réchauffe.
Nous sommes devenu très résistants et l'air de la montagne nous va bien. Bonne mine non?
Après cette magnifique et longue traversée, on arrive à San Pedro de Atacama. C'est un symbole pour nous car c'est ici qu'est né notre rêve de partir à vélo, il y a 5 ans de cela.
On se repose enfin. Sylvain et Emanuela nous quittent, ils partent en bus pour Cuzco où le frère de Sylvain les attend.