Le Lipez on en rêvait. On rêvait d'un autre monde où les lacs sont rouges ou turquoises, le ciel pure, les montagnes ocres et noires, le désert tout droit sorti d'une toile de Dahli,...

Mais Le Lipez c'est aussi un vrai calvaire pour les cyclistes voyageurs que nous sommes. Parcourir 500 km de piste sablonneuse, caillouteuse pour les 3/4 du temps à plus de 4500m d'altitude et passer des nuits à -20C, nous a usé les jambes et le moral.

Après une semaine de repos à San Pedro de Atacama, petite bourgade au climat chaud, nous attaquons le paso Llama. Ligne droite de 40 km de 2500m á 4600m d'altitude. Nous suons déjà à grosses gouttes, heureusement cette partie est asphaltée.

Nous entrons en Bolivie c'est le début du Lipez. La laguna blanca nous souhaite la bienvenue.

Puis sous le volcan Licancabur, la laguna verde miroite ses eaux turquoises.

Le vent de face nous fouette le visage. Il ne fait pas très chaud par ici. La piste est mauvaise on avance lentement dans ce désert minéral.

On passe plusieurs cols le plus haut á 5000m suivi d'une belle descente sur la laguna colorada. Des centaines de flamants roses pointillent sur l'eau couleur rouge.

De là commence le sable. On pousse, on tire, on tombe.

Les 4x4 de touristes passent á toute vitesse nous laissant dans un nuage de poussière. Déjà que l'altitude nous donne de la peine à respirer... Une voiture s'arrête, 3 grands gaillards en descendent (des pompiers de Lille) ils nous encouragent et nous offrent des cocas. Cette rencontre nous remonte à bloc.

Plus loin l'arbol de Piedra.

Suivi de lagunes toutes plus belles les unes que les autres.

Après 10 jours on arrive au premier village SanJuan. C'est le retour à la civilisation. Dans les champs les femmes récoltent le quinoa. Elles sont jolies avec leurs multiples jupons, on dirait des petites poupées. Quand nous leur demandons notre chemin, elles nous offrent un petit sachet de quinoa (pour la pachamama nous disent-elle).

Nous y voici enfin on en a tant rêvé. Ce sera la cadeau d'anniversaire à Maude. Immense surface lisse et dure comme du roc, blancheur aveuglante à perte de vue. Le salar de Uyuni. La plus grande étendue plate au monde.

C'est le dessert de l'Amérique du sud! Sensation unique de rouler dessus.

Nous dormons au milieu du salar sur une île de cactus. Deux cyclistes anglais nous rejoignent. -Nous suivons vos traces depuis une semaine, on vous rattrape enfin. Nous disent-ils. On passe une joyeuse soirée les 4 au milieu de ce désert de sel.

Dernier jour, dernière ligne droite jusqu'à Uyuni. On a tellement hâte d'y arriver que nous poussons la journée á 105 km. Nous sommes heureux on a réussit! Et malgré toutes ces difficultés cette traversée restera gravée dans nos mémoires, comme une belle aventure.

Merci pour vos mails et vos messages, à bientôt.

Le Lipez

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